L’Initiative pour les droits humains au Burundi
Des policiers burundais assistent à une formation à Bujumbura en 2017. La police continue d’être impliquée dans de graves violations des droits humains, notamment dans la province de Rumonge, où des policiers ont abattu deux hommes et ont torturé des détenus en janvier 2021. © 2021 Privé
Des policiers burundais assistent à une formation à Bujumbura en . La police continue d’être impliquée dans de graves violations des droits humains, notamment dans la province de Rumonge, où des policiers ont abattu deux hommes et ont torturé des détenus en . ©  Privé

Rumonge : actes de torture et meurtres au nom de la sécurité

Égide Sindayigaya est décédé aux premières heures du dans un cachot de la police de la province de Rumonge, après avoir été torturé par le service de renseignement. Quelques jours plus tôt, des agents du service de renseignement avaient battu cet homme de 64 ans avec un instrument semblable à un fouet, l’avaient piqué avec une aiguille, l’avaient forcé à s’allonger sur des capsules de bouteilles en métal tranchantes, et avaient menacé de le couper en morceaux. Ces actes de torture visaient à lui extorquer des informations sur son frère, Déogratias Niyongabo, alias Côme, et sur d’autres personnes soupçonnées d’être des opposants armés.

Dans le mois qui a précédé la mort d’Égide, quatre personnes ont été tuées à Burambi, dans la province de Rumonge, où résidait Égide. Le frère d’Égide, Côme, et Protais Niyungeko, tous deux accusés d’être des opposants armés, ont été arrêtés, puis abattus par la police par après. Deux autorités locales ont également été assassinées dans des circonstances qui restent obscures. Plus de douze personnes dans la région ont été arrêtées, nombre d’entre elles arbitrairement, en raison de leurs liens familiaux ou de leur association présumée avec les personnes tuées.

Le rapport de l’Initiative pour les droits humains au Burundi, « Rumonge : actes de torture et meurtres au nom de la sécurité », documente ces événements ainsi que les explications contradictoires du gouvernement sur ce qui s’est passé. Il révèle également comment le service de renseignement a torturé au moins six autres détenus, de trois provinces différentes, en fin et début .

Ces violations graves vont à l’encontre des promesses du président Évariste Ndayishimiye d’assurer le respect de la loi et de mettre fin à l’impunité. L’écart entre ses discours et la réalité – ainsi que le manque d’intérêt apparent de la part des autorités pour faire en sorte que les auteurs rendent des comptes – constituent une insulte aux victimes et à leurs familles à Burambi.

Le rapport est disponible en français et en anglais. Un bref résumé est disponible en kirundi.